De Lyonne à Madame Fiorra Lohaldrine

         Madame,

         J’ai cru comprendre en cherchant à me renseigner sur l’état actuel de mes revendications sur les terres bien au large de Lohaldrine, dites « Glen du Lohard » que, s’il restait évident que ma maison avait hérité des terres de vos aïeux, le destin aurait voulu que cette partie des terres vous revienne directement.

Je ne vous connais pas personnellement, mais mon conseiller semble se rappeler qu’en plus de partager la tare de la bâtardise, il paraîtrait que vous soyez une métisse des plus originales. J’imagine que la vie n’a pas du vous faire de cadeau, encore moins qu’à moi-même.

Je consens bien gracieusement à vous rémunérer la somme qui vous conviendra pour vous dédommager desdits titres afin de m’assurer à moi, et mes héritiers futurs, une quiétude qui sied à toute paix durable.

Bien Cordialement,

Salutations,

Votre nom m’est en effet familier. Je l’ai entendu pour la première fois après la mort de mon père, lorsque l’on m’a appris qu’un certain Diether Von Einsman était désormais Comte de Lohaldrine. Ma mère et moi savions que le Glen du Lohard me revenait, mais nous avions à l’époque décidé de laisser ces affaires aux humains. J’ai été élevée parmis les Marteau-Hardis, voyez-vous, et mes contacts avec l’humanité restent limités aux campagnes et aux conflits qui ont secoué le continent.

Je n’ai pris connaissance de votre existence qu'il y a peu cependant, en me penchant sur la situation des terres de feu mon père. J’étais étonnée d’apprendre que ces terres se voyaient désormais partagées entre deux bâtardes, non Lordaeronnaise de surcroît. Je pense cependant que les similarités s’arrêtent là.

Les titres de la noblesse humaine m’importent peu, pour être franche, et si vous m’aviez adressé votre demande quelques années plus tôt, une compensation financière assez conséquente aurait très certainement suffi à me convaincre. Mais la situation a changé. Je rechigne à vous révéler sur papier les tenants et les aboutissants de cette affaire, et je pense que mes conditions d’acceptation seraient mieux relayées de vive voix. Aussi vous proposé-je une rencontre officielle en la capitale d’Hurlevent, où, il me semble, vous résidez actuellement.

Cordialement.