[Appartements en contrebas] Héleine Siblias

Appartements en contrebas

Nichés dans un flanc du Donjon, proche des rues de la vieille-ville donnant vers le lac, les appartements en contrebas sont bercés par le bruits des canaux. Loin d'être étroit, l'abri n'est pas bien haut pour autant et trahirait même de la position peu importante de son locataire.  L'agencement des murs laisse même transparaître plusieurs choses. Ladite propriété a été récemment aménagée en chambrée, ceci expliquant le manque d'harmonie de ses espaces qui semblent comme morcelés de ci et là, à l'avantage de pièces d'autres appartements adjacents plus importants.

Les plus observateurs auront pu déceler des trappes, gardées jalousement par des tapis épais, et des portes secrètes, camouflées sous le drapé élégant de quelques rideaux et autres tentures.

En bref, un duo de pièces, lié par un petit corridor assez large pour accueillir deux méridiennes et quelques guéridons. Leur entrée, domptée par une lumière vive, illumine une multitudes de plantes en pots et autres grimpantes nichées au plafond comme certains lustres. Une pièce faite d'un bureau, long et large, au bois meurtri par l'âge, recouvert de paperasses en désordre, noyée dans des notes griffées de toute part. Un espace, mesurant tout au plus une quarantaine de mètres sur quarante autres qui s'ouvre vers un corridor d'un tiers moins large qui s'étendant sur une quinzaine de mètres. Une fois traversé, le couloir cache une chambre, décorée de rideaux et tout à fait sobre, dont l'un des renfoncement a été aménagé en salle d'eau, pudiquement caché des vitres poussiéreuses par un paravent vieux d'au moins trente années.  

Une vue de la chambre

Les appartements de Lyonne von Einsman auront été débarrassés de ses affaires, laissant place aux fioles et tables expérimentales de la Dame Siblias.

Le 10e jour du 3e mois de l’an 42, à trois heures de l’après-midi, par un temps doux, gris et pluvieux. La comtesse faisait les cent pas. La baronne Currington, sa demoiselle de compagnie et amie, la regardait d'une manière amusante pendant qu'elle terminait son thé.
Les talons poursuivent leur claquement sur le sol marbré du donjon, Héleine semble furieuse, déconcertée. Elle s’arrête un moment, regarde les tapisseries ornant le mur puis secoue la tête une nouvelle fois tout en soufflant du nez.

- C'est d'une absurdité déconcertante, je ne veux pas voter en faveur de ce genre de gnoll forains de la Sombrelune !

Sa voix résonne dans la salle alors que sa pauvre demoiselle d'honneur tente de trouver les arguments qui la convaincront.

- Imaginez si le nouveau chancelier fait monter le prix de l'impôt maritime. Vous n'aurez pas voix au chapitre si vous ne vous manifestez pas ? Vous savez très bien que Walter n'attend aucun membre de la chambre et ça, ils vont vous faire payer tôt ou tard. La preuve est cette rumeur qui circule et qui raconte même qu'un nouveau membre de Prestor vous dirige, donc personne ne pointe le bout de son nez…
- Kathelina ! Fronçant des sourcils.
- Je ne fais que remettre à plus tard les rumeurs, vous les avez entendues vous-même…
- Il est vrai que ce n'est pas un chancelier qui devrait être réélu. Ils devraient tous être instruits gratuitement! Certains ne s'amusent pas seulement à réaliser des points de croix dans les jardins ! Part tous les dieux!! Aidez votre voisin, il vous le rendra bien !!

La comtesse pose ses mains au bord de la table, stoppant finalement ce tic-tac sauvage pour le bien des oreilles de Kathelina. Héleine garde la tête basse, marmonnant, elle réfléchit

-Alors? *posant la tasse maintenant vide*
- Vous avez gagné, mon amie,  nous devons nous présenter. Demandez à la comtesse Byron si elle aimerait se joindre à nous également. Peut-être allons nous motiver les troupes ?