Les huit lois fondamentales de la Maison de l'Estran

I. 

Le Seigneur de l’Estran est vassal de la Couronne de Hurlevent. À ce titre, il rend hommage-lige à Sa Majesté, Roi de Hurlevent par la grâce de la Lumière. Il doit à Sa Majesté un dixième de ses revenus. Et lorsque Sa Majesté lève le ban, lui doit deux tiers de son ost. Sur ses terres, le Seigneur de l’Estran fait appliquer la loi du Royaume, en plus des coutumes de sa propre Maison.

II. 

Les titres du Seigneur de l’Estran sont héréditaires par ordre de primogéniture cognatique. En l’absence d’héritier, les titres retournent à leur créateur, Sa Majesté le Roi de Hurlevent. Nul héritier ne peut naître en dehors de l’institution sacrée du mariage. Nul ne peut être adopté.

III. 

Sont réputés sujets de l’Estran ceux qui virent le jour sur les terres éponymes, sauf s’ils appartiennent à une autre Maison. Les sujets de l’Estran sont soumis à la coutume, à l’impôt sur les sels et grains, à la levée et à la corvée. Celui qui reçoit quelque titre de noblesse quitte le statut de sujet de l’Estran. Nul sujet ne peut se marier ni quitter le domaine sans le consentement de son Seigneur.

IV. 

Deviennent sujets de l’Estran ceux qui prêtent le serment que voici :

« Veuille la Lumière être prise pour témoin.
Par ceci, je me consacre comme sujet de l’Estran, et déclare faire abjuration d’obéissance et de fidélité à toute mes anciennes guildes.
Je jure d’observer soigneusement toutes les coutumes de la Maison de l’Estran.
Je respecterai ses lois et celles du royaume. Je me soumettrai sans réserve à l’impôt, à la levée et à la corvée.  
J’habiterai et je travaillerai sur les terres de mon maître, que j’aurai à coeur de défendre.
Enfin je consacrerai mes forces, mes mots et ma vie à la prospérité du domaine.
Sur l’honneur ! Que la Lumière me vienne en aide. »

V. 

Le Seigneur de l’Estran peut créer des titres de chevalerie. Détenteurs de pareils titres rendent hommage au Seigneur de l’Estran et deviennent ses vassaux. Ils lui doivent alors un dixième de leurs revenus et sont tenus de répondre au ban.

VI. 

Tout vassal jure fidélité en la cathédrale de Hurlevent, en quelque chapelle régulière, ou à défaut, sous l’étendard de la sainte Église. Son serment l’engage en droit. Les scribes en réalisent trois copies enluminées, parafées et scellées, dont l’une va au seigneur, l’autre au vassal, la troisième à Sa Majesté le Roi.

VII. 

Tel est le serment de vassalité :  

« Veuille la Lumière être prise pour témoin.
Au nom des saintes vertus, et sur mon honneur, je jure fidélité au Seigneur Lodowig III de l’Estran.
Par ceci, je me consacre comme son vassal. Au siècle des siècles, je consacre ma descendance comme vassale de la sienne.
Je répondrai à l’appel du ban. Je défendrai loyalement sa Maison contre toutes les attaques.
Je paierai l’impôt à hauteur d’un dixième de mes revenus.
Toutes les fois qu’il en sera besoin, je franchirai terres, mers et ciels pour guerroyer où l’on m’appellera.
Et même seul en la présence de trois ennemis, je ne fuirai point, car me voilà chevalier de l’Estran.
Que la Lumière me vienne en aide. »

VIII. 

Vassal qui trahirait ce serment trahirait non seulement son Seigneur, mais aussi son Suzerain, Sa Majesté le Roi de Hurlevent. C’est pourquoi rompre l’hommage voue le traître à la proscription. Tout sujet de l’Estran en les terres éponymes aura licence d’attenter à la vie du félon. Celui qui le tuera recevra ses titres en récompense.