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Bartimée d'Eléos
Bartimée d'Eléos
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Messages : 22
Date d'inscription : 19/10/2020

[Fable] "Le Banquet des Sept Royaumes" Empty [Fable] "Le Banquet des Sept Royaumes"

Jeu 22 Oct - 21:32

[Fable] "Le Banquet des Sept Royaumes" Maison10



Narrateur :

En une réunion ô combien familiale, les septs Royaumes sont attablés autour d'un banquet dont ils se disputent l'honneur.  
Pour chacun, il est ainsi question de ne point démériter face aux autres royautés.
C'est en effet l'ambition qui chacun anime, de piquer quelques mets dans l'assiette voisine !
Hélas la discussion n'est pas sereine en si rare occasion : à peine l'assemblée réunie que sont déjà à modérer quelques appétits.

(Le rideau s'ouvre pour dévoiler sept personnages couronnés, assemblés autour d'un banquet.)


Parmi les très vénérables membres de cette tablée, c'est Stromgarde qui se décide à parler le premier.
L'homme est un veillard aux airs hagards, on ne sait quelle guerre semble encore animer son regard.
La main toujours ajustée sur la garde de son épée, personne ne se trompe pourtant sur sa capacité.
Il faut dire que le temps a passé, ses tributs réclamés et le rouge de ses braies est fané.
C'est donc du fil de sa voix émoussée qu'il s'exprime volontiers.

(Stromgarde se lève de son siège après une courte pause.)


Stromgarde:

Je vous remercie d'avoir organisé ce banquet pour moi, qui des Rois d'Azeroth est le premier.
Comme chacun d'entre vous le sait on ne compte plus ceux que j'ai terrassé, ni les royaumes que j'ai enfanté.
Il me semble à cet effet avoir mérité ces honneurs, car il faut bien l'avouer, vous reconnaissez en moi le meilleur.

(Quelques murmures désapprobateurs parcourent l'assemblée.)

Narrateur :

Sur ces mots qui semblent bien contrarier notre assemblée royale, s'élève une voix déloyale.
De la pénombre surgit un roux dévoyé, qui semble du bain ne pas connaître les bienfaits.
Quelques cicatrices témoignent de ses blessures ainsi que de sa perte en allure.
Si la majesté l'habitait autrefois, il lui préfère désormais le confort du bois.

(C'est au tour d'Alterac de se lever, face à Stromgarde, toujours debout.)

Alterac :

Cher ami. A qui entendez vous faire croire vos fables ? Faut il encore que de vos défaites je vous accable ?
Ce petit contretemps que vous m'avez infligé, j'ai toujours dans l'idée de vous le faire payer.
Hélas vous et moi ne régnons que sur des ruines,  révisez vos doctrines !
Laissons plutôt converser, ceux qui ont encore un château à garder !

(Les deux protagonistes se rassoient.)


Narrateur :

C'est alors que la Lumière tombe sur un homme au nez vérolé.
Une vilaine toux agrippée à son corps le maintient dans un constant effort.
Son souffle laborieux exhale de son côté un parfum...audacieux.
La couronne qui pèse sur son front est ainsi presque tombée jusqu'à son menton.
Sous ses airs déterrés se lit le déclin d'une des plus grandes lignées.
Il faut encore attendre que ses mots cessent de trembler pour que la salle daigne l'écouter.

(Lordaeron s'élève péniblement. Une pause. Il tousse. Et parvient enfin à s'exprimer d'une voix chevrotante.)

Lordaeron :

En dépit de ma maladie avancée, j'ai encore quelques honneurs à réclamer !
Devrais je vous rappeler que c'est moi qui d'entre tous ai le plus brillé ?
Combien ont vanté ma gloire avant de lever leur verre pour boire ?
Vous m'avez tous jalousé au point de m'abandonner !
A l'heure de mon ultime déjeuner, pas un ne m'a délivré du mauvais grain.
S'il faut une preuve de ma supériorité, c'est mon fils qui viendra bientôt vous l'apporter !

(Les autres protagonistes ont un rire moqueur pour le vieillard qui se rassoit, affaibli.)

Narrateur :

La salle se gausse tandis que les sourcils du vieillard se haussent.
Lui succède un ton plus classieux, alors qu'un charmant garçon au poil soyeux se présente à ses aïeux.
Sous ses airs maîtrisés et sa belle livrée, c'est une autre nature qu'on peut deviner.
Une brique à la main il cherche à construire un mur qui le sépare de son contagieux voisin.
S'arrêtant dans son ouvrage, il entend tout de suite réparer ces outrages.

(Depuis le début de la scène, Gilnéas mime la construction d'un mur imaginaire avec Lordaeron, son voisin. Il se lève à son tour.)

Gilnéas :

Que vous êtes grincheux mon bon voisin. Vivement que sonne l'heure du tocsin.
Figurez-vous que j'entends en toute légitimité, profiter du banquet que vous m'avez préparé.
J'ai en effet levé un mur plus grand qu'aucun autre, afin de protéger mon royaume des vôtres.
Il me reste néanmoins une petite question à poser.
Faut il encore des terres pour prétendre à la royauté ?
De tous les rois je mérite bien la palme, qui me conteste me ferait perdre mon calme.

(Gilnéas grogne avec un air menaçant vers l'assemblée qui réprime des cris d'indignations.)

Narrateur :

Sous la menace, seule réagit une demoiselle bien pugnace.
Sa robe tout de pourpre colorée, décline des yeux à ne plus savoir où regarder.
Elle a quelques airs de sorcière, pour ne pas dire de mégère.
Et est bien connue pour avoir la tête toujours dans les airs.
Ne tenant pas en place et allant de chaises en chaises, elle voudrait dans tous les coins du monde répandre sa morale bien niaise.

(Dalaran se lève à son tour. Elle n'arrête pas de changer de place, alors même qu'elle entame son discours.)


Dalaran :

Ne voyez vous dont pas que c'est la paix qui m'importe ! Oui, comme Alterac j'ai accueilli la Horde à ma porte.
Savez-vous ce qu'il m'en a couté ? Pas plus que la moitié de ma cité.
A la vue de mes hauts-faits, c'est bien à moi que revient ce banquet.
Je suis la seule qui s'entend en affaires de magie et de tous vos royaumes aucun n'est si bien régi.
Il est vrai que dernièrement j'ai fait quelques entorses à mon règlement.
Mais si c'est ainsi qu'il me faut m'imposer, je m'en vais tous vous purger !

(Dalaran brandit sa main vers l'assemblée. Tous les protagonistes se lèvent, hormis un, somnolent depuis le début de la scène.)

Narrateur :

La discussion s'enhardit tandis que toutes les armes sont brandies.
Il règne un climat mortifère qui fait bientôt craindre une nouvelle guerre.
C'est que si la raison est la chose la mieux partagée du monde, les ambitions des royaumes ne sont pas toujours profondes.
Émerge d'une transe féconde, un barbu franchement assoupi.
Tout de vert vêtu, et voyant son sommeil dérobé de façon impromptue.
Tanguant comme un navire secoué par les flots, c'est pourtant le port haut qu'il fait taire tous ces mots.

(Kul'Tiras se lève, sortant peu à peu de son engourdissement.)


Kul'Tiras :

Vous êtes une belle bande d'imbéciles qui me fait bien regretter d'avoir quitté mon île.
Qui d'entre vous peut se targuer d'être encore une vraie royauté ?
Vous vous disputez la gloire des vestiges passés, tandis que moi, je festoie par vents et marées !
J'ai franchi la mer pour avoir mon dessert. Et tout odieux que vous êtes, vous m'imposeriez disette ?
C'en est assez, peut on commencer à manger ?!

(Tous les rois se disputent franchement, les éclats de voix couvrant la scène.)


Narrateur :

La clameur reprend en éclats et plonge notre assistance dans le plus grand embarras.
N'est il un pas un seul qui soit digne d'être Roi ?
C'est un homme tout de doré et transpirant la bonté, qui finit par s'exprimer.
Le bleu de son regard soutient l'or d'une chevelure rebelle qui en dit long sur le temps qu'il a passé en selle.
Fier et altier, il respire la majesté.

(Les autres rois font silence face à Hurlevent.)

Hurlevent :

Baste ! Faut il encore que j'en passe un au travers de mon arme d'hast ?
Comment pouvez vous vous prétendre royaumes, armés de si petites intentions ?
C'est désormais à mon tour d'obtenir toute l'attention.
Ce banquet c'est moi qui l'ai organisé.
Car qu'importe votre provenance, à la fin vous dépendez tous de mon Alliance.
Cessez de remuer du foin, c'est de votre force dont j'ai besoin.

(Une pause. L'assemblée hoche et chacun se rassoit. On commence à manger.)

Narrateur :

Ainsi, c'est dans la paix que se conclut le dîner.
Avec pour toute morale celle de votre serviteur estimé :
Il importe bien moins de savoir d'où l'on vient que de savoir ce que son assiette contient.

(FIN. Tombée de rideau.)

Messaline von Holt aime ce message

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