Rumeurs & bruits de couloirs

C'est au beau milieu du jardin d'hiver que Lyonne se laissait aller à quelques minutes de répit. La lecture silencieuse -presque monacale- de son livre, "Récits de la Maison des Nobles", lui inspirait une idée... Quelque chose de nouveau, de plus grand encore que tous ses desseins précédents.


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Les plus attentifs auront souligné la présence de Lyonne dans les bibliothèques royales en ce moment. Laquelle fut aperçue, habillée de noir et d'albâtre, faisant des aller-retours entre l’hôtel particulier du Vicomte d'Éléos et ses appartements, les mains chargées de bouquins et de vieilles chartes.


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Le travail se faisait lourd, mais la tâche en valait la peine. La figure grisonnante de la bâtarde foulait le pas de la bibliothèque royale à plusieurs reprises, tous les jours, accompagnée de ce bon Albin Tourbeglaise, qui, bien content de pouvoir aider, s'empressait de suivre le pas vif de sa comparse. À eux deux, ils nourissaient le bureau improvisé du Vicomte d'Éléos de papiers, documents, livres et dossiers.  C'était bientot la fin de la rédaction de l'Acte Noble, et le début d'une nouvelle aventure. Entourée de ses ogres, l'ancienne corsaire s'improvisait exécutrice tout en planifiant habilement le futur de sa maison. Son regard se tournait maintenant vers une terre naine.


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La vieille ville, hier au soir, fit l’objet d’une attention toute particulière. Non loin de cette bonne caserne de la Garde, une boutique d’antiquité semble avoir été soufflée par une explosion arcanique légère. Un sort subtil, qui eut tout de même raison, à deux reprises, des carreaux et de la paperasse du petit commerce.

Le propriétaire s’entretenait, ce matin encore, avec des Mages de la Tour, décrivant un scénario rocambolesque de deux nobles ayant tripatouillé un objet magique qu’il conservait dans sa boutique.

Si la Garde n’en a pas encore eu vent, ce n’est qu’une question de temps. Pour le reste de la ville, c’est là encore l’expression d’une forme d’art qui devrait être étrangère aux grandes cités.

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Pour les plus curieux, et les personnes chargées de l’inspection il ne fait aucun doute : L’objet en question serait une sorte de balise kal’dorei, datant d’un autre temps, griffée de symboles elfiques et faite d’un alliage qu’on ne retrouve qu’en Kalimdor. Si la boite, aux allures de casse-tête, dort pour l’heure, il est évident qu’elle se recharge simplement. Pour ce qui est des deux nobles qui l’utilisèrent certainement à leurs dépend tantôt, rien de moins sûr qu’elles furent téléportées. Une destination bien sauvage, certainement.

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Le Donjon déplore pour l’heure la subite disparition de Lucile de Longsilence et celle de Lyonne von Einsman

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A nos estimées alliées,
Sentinelles de Pennelune.

Je vous envoie ce courrier avec une certaine urgence, bien que le sujet peut paraître un brin risible aux yeux de certains.

Permettez moi de me présenter d'abord, je suis le Chevalier Lanford O'Shea, fidèle serviteur de Hurlevent et de l'Alliance que nous représentons, vétéran de la Guerre des Epines.

Si je me permets de vous remettre ce courrier, c'est que à la suite d'un accident malheureux, deux Humaines, membres d'organisations diverses, se sont retrouvées dans vos forêts de Féralas. Nous n'avons pour seuls indices que leur présence dans des ruines, entourées par une forêt dense.

Je pense que vous vous rendez compte dès à présent de quoi va retourner ma requête. Bien que capables, les deux femmes ne sont pas faites pour la survie en environnement hostile et bien conscient de vos problèmes actuels, je me permets néanmoins de vous demander de lancer  des recherches après ces deux personnes.

La première se présente comme une jeune blonde en robe, Prêtresse de la Lumière de son état, répondant au nom de Lucile de Longsilence.
Seconde, une grande brune à l'air de baroudeuse, Lyonne.

Si vous arrivez à mettre la main sur ces deux personnes, envoyez les par la voie de votre choix (en bon état serait un grand plus) en direction de Cabestan. Ici, mon complice de la famille di Attia les attendra pour les ramener chez elles par voie navale.
Je m'engage personnellement à remettre une récompense aux Sentinelles choisies pour cette mission, si toutefois vous l'acceptez, que vous trouverez dans le coffret accompagnant ce courrier.

Soyez bénies,
Pour l'Alliance.

Depuis l'ouverture de la faille au dessus du toit du monde et le début de la résurgence du Fléau, le Duc d'Esteloup aura été encore plus rarement visible qu'à l'accoutumée. Son temps est alterné entre les réunions d'État-major au donjon royal et à traiter une paperasse dont seul lui connait le contenu exact au sein de l'ambassade détenue par les siens depuis une dizaine d'année aux quartiers des nains. Rarement, on pouvait le voir dans l'un des petits bureaux attribués aux officiers supérieurs ne disposant pas d'appartements privés au château. Cela n'empêcha pas la nouvelle de sa candidature au poste de Maréchal de faire son bout de chemin.

Déjà surchargé de travail avant l'attaque du Fléau et désormais submergé, le Duc de Monsor n'aurait pas souhaité intégrer la chambre de nobles. N'ignorant cependant pas qu'avec la nomination du régent, la noblesse s'était replacée au centre du jeu politique, l'ambassadeur de l'Alliance à Dalaran suivrait de très près les intrigues de la cour et les élections à venir des dirigeants de la chambre.

De la silhouette du Chevalier Whiteley, nul ne pouvait voir la trace autour du Donjon ni dans son enceinte.
Mais si celle-ci n'était pas visible en ville, nul doute qu'elle était ailleurs, en proie aux nouvelles préoccupations ayant emporté la cité et ses alentours.
On pouvait d'ailleurs aisément voir au détour des chemins bordant les frontières de la Forêt d'Elwynn, des Carmines, et du Bois de la Pénombre, les quelques silhouettes portant les couleurs de la Maison, patrouiller et prêter main forte aux soldats et autres citoyens pour contenir tant bien que mal les quelques vagues mort-vivantes avides de passer les barricades.

Alors que la rumeur enfle selon laquelle le Fléau ravage les campagnes avoisinantes, un valet aux couleurs du Vicomte d'Éléos aura pu être aperçu au Donjon, à la porte des appartements de la famille des Longsilence. L'homme en livrée aux couleurs exubérantes aura pris soin de délivrer deux robes soigneusement empaquetées à l'adresse de ces dames. S'il est bien une défaite à laquelle le Vicomte ne saurait agréer, même en cette époque, c'est celle du style.

Face à la nouvelle de la fracture des cieux au dessus de la Couronne de Glace, les prévisions avaient eu beau être aussi sérieuses que diverses, rien n'avait su effleurer l'exacte réalité de la situation à laquelle le royaume faisait face à l'heure actuelle. Si Gregor s'était lui-même prêté à quelques prédictions, il avait nettement sous-estimé les conséquences de ce funeste évènement. Les maigres ressources à sa disposition avaient été réparties entre la forêt d'Elwynn et Hurlevent, où il aura pu être aperçu aux détours des couloirs du Donjon s'entretenant avec un vieux sorcier identifiable par son uniforme et ses galons comme un Archimage de l'Alliance, en compagnie de sa cousine Rose, reconnaissable à la mèche blanche barrant sa chevelure de jais.

Quelles qu'aient été les consignes dictées par cet Archimage, cette dernière aura quitté le Donjon pour rejoindre dans la cour du château le reste de ses sorciers, en la personne d'un vieux Sombrefer à l'allure rabougrie, d'une Ren'Dorei et de deux jeunes hommes aux cheveux noirs; l'un avec la figure abîmée, couverte de stigmates divers, et l'autre, un air de famille avec le Comte et une lueur vicelarde au fond du regard. Tous auront fini par se disperser après avoir franchi le pont-levis, allant rejoindre leurs affectations diverses. Dans leur sillage, quelques silhouettes d'hommes et de femmes revêtant un attirail de dagues et d'armures de cuir ne tardèrent pas à se montrer, escortant les sorciers dans leurs tâches.

Les nouvelles plus incertaines les unes que les autres arrivaient jusqu'au petit bureau où étudiait le jeune Anastar, plongé dans la paperasse, envoyée par divers Magistrats et faisant la transmission aux hautes-instances administratives du Donjon, le Baron d'Eauclaire n'avait que très peu réagi face au désastre annoncé. Cependant, sa Conseillère, Serena et son fidèle Paladin, Garett Shepers ont quitté les murs du Donjon tous les deux pour rejoindre les campagnes hurleventoises. Les gens de l'Eglise, faisant partie de la Maison les avaient rejoint bien assez tôt. Lanford, pour sa part, pouvait être vu de temps à autres dans les quartiers militaires du Donjon, ou alors trouvé en ville, accompagné de Welkin Kent et Shirley, en train de patrouiller les petites ruelles, comme les grands axes de la cité.

Des allers et retours. Attendre. Donner des consignes. D'autres allers et retours.
Le quotidien de la comtesse d'Iregrise s'était transformé en un chaos sans nom. « Quelques goules ont raison de l'organisation humaine. » aura-t-elle fini par penser en profitant de l'énième téléportation de son mage vers Iregrise. Les nouvelles ? Bonnes. Sombre-Comté subissait des assauts et les terres proches de la Colline aux Corbeaux croulaient toujours autant sous le cadavre. D'un regard stratégique, cette attaque du Fléau tombait à point nommé. Si certains voisins étaient devenus trop fragiles, de nouveaux vassaux feraient leur apparition et avec eux, l'emprise d'Iregrise sur les Bois de la Pénombre grandirait.

Des petites bouclettes rousses de la Comtesse, l'on ne vit rien depuis la première soirée de présentation. En effet, malgré un désir certain d'intégration, la demoiselle était sur le qui-vive. Alertée par le funeste destin de ses alliés au Nord, elle avait peu à peu préparé Hautelande à la menace qui ne tarda pas à se manifester. Sans pouvoir s'attendre à l'ampleur alarmante de celle-ci, au moins ses hommes étaient-ils déjà répartis dans les différents villages peuplant le Comté.

Jamais n'avait-elle autant remercié la nature... zélée des Istres, qui immédiatement prirent le contrôle de la situation impie avec le plus grand dévouement, allégeant considérablement le poids qui incombait la jeune dirigeante. C'est seulement en début de matinée du 14ème jour du onzième mois qu'elle prit un portail pour Hurlevent, entourée de quelques troupes supplémentaires qui vinrent renforcer l'escouade "lumineuse" de la chevaleresse Katharina Vayner. La petite Comtesse profita au mieux de cette journée pour passer visite à bon nombre de marchands, enchanteurs et autres alliés d'utilité, ne s'arrêtant que brièvement pour souper avant de se rendre au Donjon pour la réunion des nobles.

Au petit matin en ce jour, un bateau longea les côtes hurleventoises, impétueux et fier. C'était l'Amant, un navire de plaisance  connu de bien des ports et capable de fuir à n'importe quel moment grâce à son architecture souple et à ses voiles courbes. Lorsqu'il accosta au Port, une silhouette galbée et son escorte s'en échappèrent. Deux paires de soldats, décorées du blason des Greer, une petite fille blonde d'une dizaine d'années et une aristocrate guindée au sourire malicieux.

"Diable que cette ville sent toujours aussi mauvais, scanda cette dernière, dans un soupir, avant que l'un de ses garde ne lui réponde.

Milady, cela reste le lot de tout port, nota avec audace l'un des soldats, avant que la jeune tête blonde ne le reprenne du haut de son mètre-trente,

Y'a-t-il des lois à la Capitale qui, contrairement à Rivenoire, vous permettent ainsi de répondre à votre Comtesse ? Ou est-ce là simplement l'expression même de votre bêtise ? La petite lionne planta son regard émeraude dans les prunelles de son interlocuteur,

P-..Pardon Mademoiselle Sulivan, balbutia l'homme armuré, avant de bomber le torse et de regarder devant lui

Bien, alors taisez-vous, vous volez l'air de ceux qui vous paye, tête de flétan. Et ouvrez la marche, si l'un de ces gueux nous lance ses crottes vous serez notre fier rempart."

Les trois autres soldats gloussèrent grassement, tandis que la Comtesse avisait sa bâtarde avec autant de fierté que de complicité. Le petit groupe se fraya un chemin jusqu'au Donjon, entre les contingents armés et les crieurs, dans cette ville rongée par la peur.

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L'hôtel particulier des Longsilence était assurément au centre de commérages, ces derniers temps, tant il y avait de passage. Que ce soit des individus particuliers venant le temps d'un thé ou d'un verre de vin, ou les allers et venues plus régulières de certains, les lourdes portes qui séparaient le donjon de la demeure ne restaient closes jamais très longtemps.

La Baronne Di Attia semblait s'y être installée depuis quelques jours, suivie de près de son frère, puis de sa plus jeune sœur.  Et puis vint le tour de la Baronne de Ravenhold, qui avait ramené dans son sillage toute sa suite avec elle, semblant s'installer de manière un peu plus pérenne que la première.
On ne faisait pas état d'embauches pour palier à cette recrudescence de monde, gardant jalousement un personnel relativement restreint, et de confiance, pour s'occuper de toute cette troupe.

Quant à la nouvelle ambassadrice, elle n'avait pas le temps de s'ennuyer. Il n'était pas rare de la voir déambuler d'un bout à l'autre du donjon, le plus souvent avec des courriers sous le bras ou, lorsqu'elle fatiguait, qui suivaient en lévitant derrière elle. Souvent accompagnée de sa sœur, de son protecteur ou de coursiers, il était clair qu'elle prenait sa fonction au sérieux et croulait d'ores et déjà sous le travail. Mais plus elle cumulait les responsabilités, et plus elle semblait animée d'une énergie nouvelle.

Un peu de grabuge -déjà qu'il y en avait beaucoup en ville- dans la nuit au Donjon. La silhouette de l'Ambassadrice aura été vue d'un bout à l'autre du Donjon, suivie d'un assistant arcanique qui, apparemment, lui semblait plus efficace que les coursiers humains qu'elle avait abandonné finalement.

Une pièce avait été dégagée, des lits de camp amenés, tout comme des vivres sommaires. Sous l'œil aiguisé de Lucile de Longsilence et de Jared Lawless de la Maison Ravenhold, les réfugiés auront commencé à se présenter au Donjon tardivement dans la nuit, d'abord inspectés par des prêtres et paladins de la Croisade d'Argent, qui surveillaient chaque entrée avec diligence.

Un arrangement extrêmement basique pour l'heure, en somme, qui attendrait de débloquer des fonds ou des hommes de la Chambre, le soir du dix-huit venus.

Ce fut avec beaucoup de précision et une diligence peu commune en Azeroth que l'excellent Lodowig confia à son pair estimé, le Seigneur Sombrecoeur, le message qui suit : 

— Lanford vous fait dire qu'il s'est entretenu avec l'Enclave Lunaire ! Pâlelune et ses troupes nous rejoindront bientôt ! 

Salem d'Iregrise n'avait pas été croisée dans les couloirs depuis un moment et bien des rumeurs circulaient à son sujet désormais. Si certains affirmaient l'avoir aperçu, quittant Hurlevent, dans une voiture tirée par deux frisons à l'air féroce, d'autres se plaisaient à raconter qu'elle avait sûrement trouvé la mort en regagnant ses terres dans un énième assaut du Fléau.

Si l'on ignore encore si la Dame d'Iregrise est morte, vivante ou morte-vivante, il est désormais certain qu'elle ne sera pas présente au rassemblement de la noblesse dans la soirée.

Dans la nuit, un contingent d’hommes d'armes aux couleurs des Bruyères aura fait son apparition dans la capitale. Le groupe, mené par le chevalier et paladin de Valencourt et composé de quelques prêtres, s’efforçait de garder les environs du quartier des mages et du repos du lion le plus sûr possible. Les portes de la demeure de la duchesse avaient été ouvertes non sans passer par une vérification de contrôle entre les mains d'un prêtre, et l'endroit servait de refuge provisoire en attendant de pouvoir être escorté dans un endroit davantage prévu à cet effet, comme le donjon.

Tandis que les réfugiés affluaient dans la cité, quittant la campagne avoisinante par crainte de subir une attaque isolée, désertaient ils avec eux les campagnes foisonnantes d'Elwynn, véritable grenier du Royaume de Hurlevent. Petit à petit, se profilait déjà le risque de voir une cité en état de siège, dont la provision ne pourrait être maintenue indéfiniment. La situation était après tout semblable à celle d'un état de guerre, et on ne savait que trop bien que la nourriture venait parmi les premières denrées à manquer lors d'un conflit durable.

Un détail qui n'avait pas échappé à l'esprit du truculent Vicomte, qui déjà, s'affairait à la réalisation de quelque idée pour essayer de prévenir ce problème. On avait ainsi vu le gros homme accueillir quelques nobles noms afin d'en discuter le moyen avant l'assemblée prochaine de la Chambre.

A nouveau, la jeune Comtesse se sera éclipsée à la suite de la réunion, quittant le chaos peu à peu organisé d'Hurlevent pour retrouver son propre chaos, rédigeant courriers après courriers pour assurer la sécurité de ses gens.

Ce n'est qu'en toute fin de journée qu'elle fera son apparition, par le biais d'un portail laissant passer à sa suite quelques chariots de vivres, matériel médical et munitions que ses troupes s'empresseront d'aller répartir entre le Donjon, la Cathédrale et les alliés des Van Howzen. Troupes qui par la suite iront s'ajouter aux multiples rondes déjà effectuées dans la Capitale, tâchant d'accompagner au mieux les réfugiés en des lieux plus sûrs.

La Secrétaire reçut aujourd’hui, quelques visites, au cœur de ses bureaux étriqués.

Une ombre, pour commencer. Celle d’une femme, qui passa la porte discrètement, à pas feutrés. Volatile presque, tant ses gestes étaient lestes. Les premières nuances solaires d’un astre encore timide, éclairaient la scène de quelques notes orangées. Laissant encore danser les ombres qui valsaient dans l’âtre, à la lumière d’un feu moribond. Elle écarta les draps -dont était prisonnière Lyonne -d’un mouvement emprunt de délicatesse et, alors qu’elle s’installait, sa longue chevelure de feu caressant l’arête du nez de la roublarde, elle se figea. Là, noyée dans les entrailles chaleureuses de son lit, Lyonne la dévisageait. Ses yeux de glaces perçant la nuit jusqu’à soutenir son regard.
« Pas aujourd’hui. Ni demain. Ni jamais, tu peux partir. Laisse le colis sur la table »
La silhouette couronnée de cuivre ouvrit la bouche, mais un mutisme la saisit à la gorge. Elle finit par simplement opiner, déposant la caissette qu’elle avait laissé à l’entrée, sur ladite table. Laquelle conservait jalousement une nouvelle armure, d’azur et d’or.

Plus tard, une demi-naine accompagnée singulièrement d'un aigle, attendit quelque peu dans le couloir avant de se voir indiquer la chambre de l'ancien mercenaire. Elle en ressortit quelques heures plus tard, après un tumulte de plus sonores.

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Une fois, la Baronne Ravenhold raccompagné en lieu sûr dans ces quartiers après l'assemblée, le Paladin sera aller se proposer au refuge pour aider les refugiés qui afflue avec le Fléau présent en ville. Il se sera occupé des réfugiés jusqu'à l'aube puis il quittera les lieux quand on la relève sera arrivée.  Il aura fait son compte-rendu à ceux qui prendront la relève puis il ira prendre un repos bien mérité.  

C'est dans la nuit, quelques heures à peine après la fin de la tenue du conseil, qu'un contingent de deux mages et quelques paladins sous la supervision du Capitaine Whiteley et de son second, auront été vu pénétrer dans la salle ayant été aménagée en refuge à l'intérieur du Donjon de Hurlevent. Transportant quelques caisses de vivres en tout genre, bien que parfaitement rudimentaires, les deux sorciers s'en seront allés une fois l'acheminement de ces effets terminé, ne laissant sur place, qu'une poignée de prêtres et de paladins qui eux, œuvreront sous l'oeil vigilant du Lieutenant Jensen.
Concernant les vivres, cependant, il va sans dire que le Capitaine n'aura pas hésité a mentionner un rationnement équitable, et également sa volonté d'un juste retour de ces fonds alimentaires lorsque les autres vivres acheminées d'ici quelques temps parviendront en ville. La raison évoquée étant toute simple et tenant a ces quelques mots: "Les villageois de Forgelion ne souffriront pas de leur générosité en mourant de faim à leur tour."

Ainsi l'Aube de la Vindicte aura tenu ses promesses, plaçant également sous son égide tout volontaire dans la cause de ce refuge, quelque soit leurs compétences, notamment la demoiselle de Longsilence et la jeune Eglantine, portées volontaires dès les premières heures de ce projet.

Et c'est ainsi, dans un calme tout relatif, que chaque réfugié sera accueilli, non sans avoir été soumis a une deuxième vérification de leur état par les prêtres de l'ordre en office. Après tout, nous ne sommes jamais trop prudent.